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Тарас Шевченко

Енциклопедія життя і творчості

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№ 495 1847 р., березня, не пізніше 15. – Виписки В.M.Білозерського про панславізм в Європі з журналу «Revue de deux Mondes»

Cyprien Roberts

Le panslavisme, si l’on veut définir ce mot dans acception rigoureuse, est la réconciliation, le rapprochement fraternel, et finalement la réunion de tous les Slaves en un seul corps moral…

Панславізм літературний

L’idée qui sert de base au panslavisme n’est point d’ailleurs une idée nouvelle. Les anciens Grecs étaient panhellénistes, quoique divisés en plusieurs républiques rivales. On doit même remarquer que, comme les Slaves modernes, les Hellènes avaient aussi quatre dialectes, ion., éol., att., dor. – Sans doute les divers dialectes grecs de l’antiquité ne différaient pas entreeux, à beaucoup près, autant que ceux des Slaves. En outre, ils n’ont pu parvenir à régner ensemble et simultanément sur la littér. hellénique.

Entre les nations slaves, les mêmes rapports n’existent pas; l’immense étendue de territoire qu’elles occupent rend leurs communications beaucoup plus difficiles. Voilà pourquoi les divers dialectes slaves diffèrent entre eux beaucoup plus que les anciens dialectes grecs; mais la nécessité de les mettre en contact, d’assurer par la solidarité littéraire le développement normal et simultané de chacun d’eux, cette nécessité est de plus en plus sentie par tous les slavistes, et, on peut le dire, par les gouvernements eux-mêmes. De là les chaires publiques de littérature slave déjà établies sur tant de points différents.

Le premier résultat du panslavisme littéraire devra être d’abattre toutes les barrières morales élevées par le despotisme pour séparer les peuples. Le panslavisme sera dans l’Orient slave ce que sont en Occident les chemins de fer. Le panslavisme comblera les abîmes. Même séparé politiquement, même servant des monarques ennemis les uns des autres, sujet du sultan ou de Frédéric-Guillaume, Polonais, Moscovite ou Illyrien, tout vrai Slave, faisant taire ses opinions de parti, tendra à son frère malheureux une main amie. En tout ce qui ne nuira pas à sa patrie particulière, il soutiendra les autres patries slaves, et jouira du progrès fait par chacune d’elles dans les voies de l’émancipation.

Sans doute les partisans de l’insurrection militaire sont peu favorables aux panslavistes; ils se moquent de ces paisibles et inoffensifs savants qui prétendent amener sans effusion de sang une transformation sociale, qui croient que les idées libérales triompheront par leur propre force, comme si les idées, privées d’un levier matériel, étaient autre chose qu’une impuissante rêverie, une vaine science au profit des despotes. Les rois absolus, nous dit-on, ont eux aussi, des idées à leur service, et de plus ils ont des baïonettes pour les faire exécuter. Comment donc les idées émancipatrices résisteront – elles, livrées sans armes à cette double ettaque de l’ennemi?

On peut répondre qu’il y a du moins ceci de rassurant dans les tendances du siècle, que, malgré son apathie, son amour de l’or et son culte des faits accomplis, il a poutrant conservé un respect invincible pour les nationalités. Les diversités de moeurs et d’institutions ne nous choquent plus comme elles choquaient nos pères: on a enfin reconnu le droit de vivre aux races inférieures et aux petits peuples tout comme aux grandes nations. Toute tentative du fort pour absorber le faible excite aujord’hui la réprobation. C’est ce sentiment désormais général qui me paraît assurer le développement égal et parallèle des quatre dialectes slaves, même en dépit des pouvoirs constitués qui paralysent les uns au profit des autres; mais, pour triompher des obstacles, il faut que la solidarité soit franche et complète.

Pour obtenir d’être appréciés et admirés du public russe, il faut que de leur côté les critiques polonais apprécient à leur juste valeur les écrivains moscovites; il faut que l’enfant de la Pologne ne soit plus seulement Polonais, mais Slavo-Polonais, que le Moscovite se sente Slave avant de se sentir Russe, qu’il ne se croie pas instruit tant qu’il ne sera pas arrivé à pouvoir lire des revues et des journaux non seulement dans sa langue, mais encore dans les langues polonaise, bohème, illyrienne. Crâce à ces communications, les différents dialectes de la race puiseront les uns dans les autres une force nouvelle, ils se protégeront réciproquement contre l’invasion étrangère, ils s’entr’aideront même à perfectionner les traits de leur physionomie individuelle, en la rendant plus conforme au type général slave, à peu près comme dans l’ordre de la civilisation un peuple est d’autant plus puissant, développe d’autant mieux sa propre nationalité, qu’il se donne des lois plus libérales, plus en harmonie avec les tendances communes du genre humain.

Пансл[авізм] політичний

Comme toute conception dans l’ordre des idées aspire à se réaliser dans l’ordre des faits, il s’ensuit que le panslavisme n’est passeulement une question littéraire: c’est encore une question politique, une question sociale. Quel système politique, quelle organisation sociale fera-t-on dériver du panslavisme? Ce problème, au point de vue théorique, peut se résoudre en quelques mots.

Il y a quatre langues et quatre littératures slaves: or, une langue littéraire, c’est une nation; il y a donc quatre nationalités slaves. De même qu’en littérature ces nations, se déclarant solidaires, cherchent à se faire de mutuels empurnts, à s’enrichir chacune avec le travail de toutes, de même en politique elles doivent se prêter un appui réciproque pour atteindre un but, qui leur soit commun et cher à toutes également. Ce but, quel sera – t-il? 11 semble que pour tout homme indépendant il ne peut être autre que la plus grande civilisation et la plus grande liberté possibles de tous les Slaves…

Панславізм. Страх німців і доділки їх до слов’ян

Dans sa vingt-huitième séance, qui a été l’une des plus agitées de la session de 1846, la chambre des députés de Bade a entendu le représentant Hecker prononcer sur l’avenir des Slaves des paroles qui ont eu un long retentissement: «Je crois, a-t-il dit, qu’une catastrophe peu éloignée nous menace. Remarquez le progres des littératures slaves, et comment s’y développe la conscience nationale. Ailez écouter les leçons de la chaire slave de Paris, prêtez l’oreille à ce que disent des Slaves au sein même de l’Allemagne, disez le Testament de Pierre-le-Grand: tout pronostique à notre patrie allemande une des crises les plus graves qu’elle ait jamais eu à subir. Le panslavisme l’envahit sur tous les points. Parcourez la Bohême, la Hongrie, la Croatie: Partout où un Slave a son foyer, dans la hutte enfumée du plus misérable serf, vous trouvez appendu le portrait du tsar. A votre question: De qui est ce portrait? On vous répond: C’est le portrait du petit père, de maître, qui doit réunir un jour toute notre race en un seul corps. Le jour où cette réunion s’accomplira, je vous le demande, messieurs, comment serons nous en état d’opposer une force de résistance égale à la force d’attaque des Slaves? Qui nous assure que leurs dévastations ne surpasseront pas celles des Mongols? Le panslavisme grandit si rapidement, qu’on peut craindre de le voir prendre bientôt dans le monde le rôle dominateur enlevé successivement aux Romains et à la race germanique».

Quelque exagération qu’il y ait dans ce discours, quelque faux qu’il soit de dire que tous des paysans slaves ont chez eux le portrait de l’empereur N., il n’en est pas moins singulier d’entendre de telles paroles tomber du haut d’une tribune allemande. De tristes pressentiments saisissent de toutes parts l’Allemagne; le démembrement de la Pologne, accompli par elle, la poursuit comme un rêve sinistre…

…Réfoulée sur le Rhin par la France, l’Allemagne se flatte de trouver sur le Danube d’amples compensations, et de se frayer, à l’aide de ce fleuve, un chemin d’or vers l’Orient; mais, comme le bassin du Danube est aux trois quarts peuplé par des Slaves, plus l’importance commerciale de ce fleuve augmentera, plus il deviendra un instrument formidable de l’Orient slave contre l’Allemagne et l’Europe. Si elle ne se proposait que son indépendance, l’Allemagne, au lieu de canaliser les pessages difficiles du Danube, devrait plutôt ensemer le cours de cataractes pour y rendre la navigation impraticable. Il est remarquable que l’Autriche est la seule des grandes puissances qui n’ait jamais fait la guerre aux Russes. Ce fait a une raison plus profonde qu’on ne le pense. En effet, qu’une armée française occupe Vienne, le lendemain de son arrivée aile négocie les conditions de son évacuation. Elle n’est retenue sur le solautrichien par aucun rapport de consanguinité, par aucun intérêt national direct. Il n’en est pas de même d’une armée russe. Maîtresse du Vienne, elle voit aussitôt autour d’elle l’Illyrie, la Bohême, la Galicie et les Slovaques lui tendre les bras et l’invoquer dans une langue d’elle comprend. Pour peu que la Russie, dans une telle circonstance, écoutât son propre intérêt, elle organiserait d’un seul coup sur l’Adriatique, en Hongrie et en Bohême, trois états indépendants, qu’elle pourrait en se retirant, laisser derrière elle à la place de l’Empire des Habsbourg.

…Malgré tant de circonstances fâcheuses, le monde slave porte en lui trop d’éléments hétérogènes pour pouvoir jamais être transformé d’une manière permanente en un seul état. Les Slaves, espérons-le, sauront prendre dans l’Europe moderne la position qu’ont occupée dans le monde ancien les Hellènes… Qu’on l’appelle comme on voudra, cette confédération (fédération des états slaves) sera toujours du panslavisme, comme dans l’antiquité l’amphyctionie grecque était du panhellénisme.

Панславізм. Обойбрані доділки німців і слов’ян

Je sais que beaucoup d’hommes éminents hors des pays slaves traitent ces idées d’utopie; on va jusqu’à regarder la coalition libre des diverses nations de race slavone comme tout aussi impossible que le serait la réunion de toutes les nations romanes ou germaniques en un seul corps; mais on peut répondre que, si de telles coalitions ne sont pas encore possibles dans l’ordre politique, elles deviennent peu à peu un fait dans l’ordre moral…

Ce sont principalement les écrivains allemands qui présentent en Europe le panslavisme comme une utopie. La raison en est toute simple. L’Autriche et la Prusse sont engagées par la loi même de leur conservation à combattre l’indépendance des Slaves. Pour que l’Allemagne soit puissante, il faut que la Pologne, la Bohême et la Hongrie languissent paralysées et sous une tutelle éternelle. Voilà pourquoi les cabinets germaniques s’efforcent dans leurs feuilles officielles de dérober à la connaissance de l’Europe les véritables tendances des panslavistes…

…Une confédération de peuples slaves, tout à fait indépendants entre Moscou et Berlin, entre Constantinople et Vienne, ne sourira jamais aux Allemands.

C’est pourquoi, je le répète, ils cherchent à rendre odieuses en Europe les idées panslavistes. Etrangère aux questions slaves, la presse française reproduit aveuglement ce qui lui envoie sur ces questions la presse d’outre-Rhin, et les idées les plus faisses s’emparent ainsi des esprits… (Robert C. Les deux panslavismes // Revue de deux Mondes. – 1846. – 1 Nov.).

Возрожденность іллірської народівщини Desprez

…L’illyrisme était devenu une force politique.

Ce succès, on le pense bien, représentait une somme d’efforts qui ne dataient point de la veille. Cependant, à tout prendre, le mouvement illyrien n’est vieux que quinze ans. Le sentiment de la race est antique parmi les Slaves méridionaux; mais il ne s’est déclaré bien nettement parmi eux qu’a l’époque où l’attention de l’Europe, sollicitée par la renaissance de la Grèce et la chute de la Pologne, s’est portée sur les questions de races depuis quelque temps agitées par les écrivains allemands. Peut-être aussi la France n’est-elle point tout-à-fait étrangère au réveil de l’illyrisme; au moins aime-t-on à s’en glorifier sur les bords de la Save, où l’on a conservé de notre administration les meilleurs souvenirs.

En rendant à une partie de l’ancient territoire illyrien son nom primitif, Napoléon avait assurément touché la fibre nationale des populations voisines de l’Adriatique; il avait fait mieux encore: ilavait reconnu plus tard la langue illyrienne pour langue officielle dans les provinces, il avait pris soin qu’un journal fut publié dans les pays dalmates à la fois en italien et en illyrien, et que les lois données par lui fussent écrites dans l’idiome national comme en français. Quelques savants s étaient grandement réjouis d’avoir trouvé un maître si généreux, et l’un d’eux avait même publié, en tête d’une grammaire [708] éditée à Laybach en 1811, une ode toute pindarique, dans laquelle l’empereur des Français est considéré comme le régénérateur futur de la grande nation illyrienne.

On se plaisait à croire qu’après avoir foudroyé l’Autriche et dégagé entièrement l’Illyrie du joug des Allemands, il allait frapper quelque grand coup sur l’empire ottoman, pour lui enlever l’autre partie de l’Illyrie et la réunir à la première. C’était, à vrai dire, élargir beaucoup les plans de Napoléon, et l’Illyrie d’alors eût été elle – même peu préparée à saisir la fortune qui se serait ainsi offerte: le sommeil dans lequel elle est retombée en 1815 le prouve assez. Toujours est-il que la fondation des provinces illyriennes a exercé sur les bords de l’Adriatique une influence bienfaisante et qu’elle a porté les populations à rentrer en elles-mêmes. Aujourd’hui encore, c’est pour elles comme un rêve heureux qu’elles s’efforcent de poétiser, et l’on voudrait en vain leur persuader que l’Illyrie de l’avenir n’a pas existe dans la pensée de Napoléon.

L’effervescence nationale qui succéda à cette première mais fugitive évocation de Г Illyrisme, coïncida avec les préoccupations qu’excitèrent successivement en Europe les événements de Grèce et de Pologne venus à propos pour démontrer l’importance trop longtemps méconnue des questions de races; mais ces événements n’auraient peut-être pas suffi eux-mêmes pour émouvoir profondement les Croates, si une atteinte directe n’avait pas été portée à leurs intérêts par les Magyars, qui prétendirent, vers 1830, imposer leur langue nationale aux Roumains (Valaques) de la Transylvanie et aux Slaves du nord et du sud. Les Croates s’éveillèrent alors, bieg décidés à résister; leurs droits municipaux, leurs institutions locales, se trouvaient manacés; ils se mirent sur la défensive et combattirent ardemment pro aris et focis. C’est dans cette lutte seulement, et une idée amenant l’autre, que l’idée de nationalité prit possession de leurs esprits.

Deux hommes de condition différente, le comte Draschkowitch, magnat puissant par sa fortune, et M. Gaj, jeune blébéien d’un esprit pénétrant et très actif, adoptèrent chaleureusement la cause croate (Souv. de l’Eur.// Or. R.d.d. M. – 1847. – 15 Mars).

Іллірія, її давні і теперішні гряниці, народнії падіння H.Desprez

A des époques diverses, le même nom d’Illyrie a servi à désigner des circonscriptions territoriales très différentes. Les plus anciennes traditions parlent d’une Illyrie qui, appuyée àl’ouest sur la mer Ionienne, occupait à peu pres le sol de la Dalmatie, du Monténégro et de la Bosnie modernes. Habitée par des peuplades fort remuantes, aile eut plus d’un démêlé avec la Macédoine et la Grèce, aile imposa même un tribut à Amyntas, père de Philippe; mais Alexandre en eut raison, et la rendit tributaire à son tour. Rome vint ensuite, sous prétexte de réprimer la piraterie que les Illyriens exerçaient sans scrupule jusque sur les côtes de l’Italie. L’Illyrie finit par devenir une province romaine, et à l’époque d’Auguste, après la dixième des guerres sanglantes qu’il avait fallu soutenir pour la soumettre entièrement, elle comprenait, selon toute vraisemblance, le pays situé, de l’ouest à l’est, entre l’Adriatique et la frontière occidentale de la Serbie cutuelle, et, du nord au sud, entre la Save et l’Epire. Sous l’Empereur Constantin, ce même nom était celui d’une préfecture qui embrassait l’espace immense contenu entre les Alpes lulliennes et la mer Noire, et que fut divisée avec l’Empire pour disparaître peu à peu devant les invasions des barbares. En 1810, nous avions aussi une Illyrie française, dont Napoléon avait conçu le plan dès le traité de Campo-Formio: ce devait être le complément du royaume d’Italie.

Маджяри в сім часі Desprez

Depuis plusieurs années, les feuilles magyares, qui se publient à Pesth, ne cessent de dénoncer la Croatie comme un foyer de conspiration; des discours passionnés retentissent quatre fois l’an, dans chaque comitat, pour appeller la colère de l’empereur et roi sur les Illyriens d’Agram, que l’on accuse hautement de travailler à la dissolution du royaume de Hongrie; on envoie même à Vienne des députations chargées d’exposer les griefs du pays. Cependant ces écrits, quelquefois pleins de verve et d’amertume, restent sans effect; ces discours n’ont point de retentissement, ces députations ne sont point reçues par l’empereur. La politique autrichienne est pour les Magyars une énigme et en même temps une sanglante humiliation. Peuple sans appui, victime, en cette affaire, de ses propres fautes, qui ont envenimé et même commencé la lutte, il se demande avec anxiété quelles mystérieuses infortunes sont cachées pour lui dans cette protection accordée aux Illyriens contre l’intérêt hongrois. Aurait-on le projet de pousser un jour cette grande querelle jusqu’à ses dernières conséquences? Les Magyars ne seraient pas éloignés de la craindre. Par bonheur, ils croient encore en eux-mêmes; leurs foi nationale leur offre quelques consolations dans ces rêves sinistres et dans les accès de désespoir qui les suivent. (Souvenirs de l’Europe Orientale.// Revue de deux Mondes. – 1847. – 15 Mars).

Український язик С. Robert

Parlé par treize millions de Slaves des plus intelligents, le ruthénien aurait pu devenir une langue littéraire du premier ordre; mais, refoulé à la fois par le moscovite et le polonais, il perd chaque jour du terrain. (Les deux panslavismes. Revue de deux Mondes. 1er Novembre).

Ч. IV, арк. 7 – 19. Оригінал.

Переклад з французької

Кипріан Робер

Панславізм, коли дати цьому слову точне визначення, є примирення, братське зближення і, зрештою, об’єднання всіх слов’ян в одне моральне ціле…

Панславізм літературний

До речі. – Ідея, що лежить в основі панславізму не є чимсь новим. Стародавні греки були панелліністами, хоч ділились на численні республіки, між якими точилася боротьба. Слід зауважити, що греки, як і сучасні слов’яни, також мали чотири діалекти: іонійський, еолійський, аттичний, дорійський. Однак діалекти стародавніх греків не відрізнялися так один від одного, як слов’янські. Все ж вони не змогли злитися і одночасно запанувати в грецькій літературі.

Подібні стосунки не існують між слов’янськими націями, тому що вони займають величезні території, і це ускладнює спілкування. Ось чому слов’янські діалекти відрізняються один від одного набагато більше, ніж стародавні грецькі, однак потреба у зв’язках між ними і необхідність літературної солідарності, нормального і одночасового розвитку кожного зокрема відчувається все більше і більше всіма славістами і навіть, можна сказати, самими урядами. Це вже привело до заснування в різних місцях публічних кафедр слов’янських літератур.

Першим кроком літературного панславізму має бути знищення всіх моральних бар’єрів, які звів деспотизм між народами. На слов’янському Сході панславізм стане тим, чим є залізниці на Заході. Він засипле ті прірви, що існують між націями.

Навіть відокремлений політично і, перебуваючи на службі у монархів, які ворогують між собою, підданий султана або Фрідріха-Вільгельма – поляк, московит чи ілірієць – кожний справжній слов’янин затамує свої політичні погляди і протягне дружню руку своєму нещасному брату. Він буде у всьому, що не йтиме на шкоду своїй батьківщині, підтримувати інші слов’янські нації і користуватиметься здобутками кожної з них на шляху емансипації.

Прибічники збройних повстань, безперечно, не схильні до панславізму, вони кепкують з сумирних учених, які хочуть здійснити соціальні зміни без пролиття крові і гадають, що ліберальні ідеї переможуть самі по собі, для них-то ідеї позбавлені матеріального важеля – це безплідна маячня, наука на користь деспотам. Нам кажуть, що абсолютні королі теж мають свої ідеї, та крім того, ще й багнети, щоб примушувати схилятися перед цими ідеями. Як саме беззбройні емансипаторські ідеї можуть протистояти цьому подвійному наступові? Можна відповісти, що незважаючи на апатію, на любов до золота і на культ звершених дій, в крайньому разі, існує те заспокоююче в тенденціях віку, що однак зберігає незбориму повагу до національностей.

Нас більше не дивує різноманітність звичаїв і інституцій, як це дивувало наших батьків; право на життя визнано нарешті для слабших рас і малих народів так само, як і для великих націй.

Сьогодні всяка спроба сильного поглинути слабішого викликає осуд. Це почуття, загальновизнане віднині, забезпечить, на мою думку, однаковий і паралельний розвиток чотирьох слов’янських діалектів, усупереч навіть існуючій владі, яка паралізує одних на користь другим, але для подолання перешкод потрібно, щоб солідарність була повною і щирою, щоб російська публіка зрештою і сама оцінювала і висловлювала захоплення, слід і польським критикам з свого боку по-справжньому оцінити письменників-московитів; потрібно, щоб син Польщі був не тільки поляком, але славополяком, щоб московит відчував себе спочатку слов’янином, а вже потім – росіянином, щоб він не вважав себе освіченою людиною до того часу, поки він не навчиться читати журнали і газети не тільки рідною мовою, але й польською, богемською, ілірійською. Завдяки цим спілкуванням різні діалекти раси будуть черпати один в одного нову силу, вони допоможуть один одному в разі іноземного вторгнення, вони допомагатимуть навіть один одному удосконалювати свої індивідуальні риси, роблячи їх більш уподібненими до спільного слов’янського типу, подібно до того, як у ході цивілізації чим могутніший народ, тим він краще розвиває власну національність, чим ліберальніші закони він встановлює, тим більше вони в гармонії з спільними тенденціями людського роду.

Панславізм політичний

З цього виходить, що панславізм, як і всяка концепція, яка прагне здійснитись у плані фактів, є питанням не тільки літературним, але й політичним і соціальним. Яка політична система, яка суспільна організація

виникне з панславізму?. Теоретично це питання можна висвітлити кількома словами.

Є чотири мови і чотири слов’янські літератури: літературна мова – це нація; таким чином є чотири слов’янські національності. Подібно до того, як у літературі ці нації прокламують солідарність між собою, намагаються робити взаємні запозичення, збагачуються наслідками спільної роботи, отже, і в політиці вони повинні надавати одна одній взаємну підтримку в досягненні мети, яка буде спільною і дорогою в однаковій мірі для кожної.

Якою повинна бути мета? Здається, що для кожної незалежної людини вона буде ні чим іншим, як найповнішою цивілізацією і найбільш можливою свободою всіх слов’ян.

Панславізм. Страх німців і доділки їх до слов’ян

На своєму 28 засіданні, яке було одним з найбільш бурхливих у сесії 1846 p., палата депутатів Бадена вислухала промови представника Теккера про майбутнє слов’ян, які мали великий відгук:

«Я вважаю, – говорив він, – що в недалекому майбутньому нам загрожує катастрофа. Подивіться на успіхи слов’янських літератур і на розвиток в них національної свідомості- Послухайте лекції з слов’янської кафедри в Парижі, уважно вслухайтесь, що кажуть слов’яни навіть у самій Німеччині, прочитайте заповіт Петра Великого: все віщує нашій німецькій батьківщині одну з найбільш серйозних криз, які тільки вона переживала. Панславізм її завойовує у всіх напрямах. Поїздіть по Богемії, Угорщині, Хорватії: всюди, де тільки живе слов’янин, навіть у задимленій хижі найнещаснішого раба, ви побачите на стіні портрет царя. На ваше запитання: «Чий це портрет?», вам скажуть: «Це портрет батюшки-государя, який з часом об’єднає всю нашу расу в єдине ціле». В той час, коли це об’єднання здійсниться, чи зможемо ми виставити силу, рівнозначну силі наступу слов’ян? Хто нас запевнить, що вони не перевершать монгольські спустошення. Панславізм так швидко росте, що я боюсь, якби він на захопив панівну роль у світі, яку було спочатку відібрано у римлян, а потім у германських рас».

Які б не були перебільшення в цій промові, яка б не була фальш щодо того, що кожний слов’янський селянин має у себе портрет імператора М[и-коли] І, все ж таки незвичайно чути, як такі слова проголошують з висоти одної з німецьких трибун. Сумні передчуття охоплюють Німеччину з усіх сторін: розподіл Польщі, який вона здійснила, переслідує її, як зловісний сон… Відтиснута Францією до Рейну Німеччина плекає надію знайти компенсування на Дунаї і завдяки цьому прокласти золотий шлях до сходу; але поскільки басейн Дунаю на три чверті заселений слов’янами, то чим більше зростатиме торговельне значення цієї ріки, тим більше вона ставатиме важливим знаряддям слов’янського сходу проти Німеччини і Європи. Якщо б Німеччина піклувалась тільки про свою незалежність, то замість прокладання каналів у місцях, важких для проходу суден, слід було б, навпаки, зайняти течію катарактами, щоб зробити судноплавство неможливим.

Варто уваги, що Австрія є єдиною з великих держав, яка ніколи не воювала з росіянами. Цей факт має більшу основу, ніж думають. Так, коли французька армія захоплює Відень, то вже наступного дня ведуться переговори про умови його звільнення. Ніякі кровні стосунки, ніяка безпосередня національна зацікавленість не затримували її на австрійській землі. Зовсім інше з російською армією. Коли б вона володіла Віднем, то до неї тягнули б руки Ілірія, Богемія, Галіція і словаки, і звертались би до неї тільки тією мовою, яку вона розуміє. Навіть дбаючи в таких обставинах за свої власні інтереси, вона б відразу створила на Адріатиці, в Угорщині і в Богемії три незалежних держави, які б залишились, у разі відходу, на місці імперії Габсбургів.

…Незважаючи на таку кількість несприятливих обставин слов’янський світ і в собі несе багато різнорідних елементів, які не сприяють створенню тривалої держави. Ми маємо надію, що слов’яни зуміють зайняти таке становище в сучасній Європі, яке займали в стародавньому світі греки.

Нехай називають її, як хочуть, ця конфедерація слов’янських держав вийде з панславізму, як в давнину грецька амфікція (амфіктион) вийшла з панеллінізму. Я знаю, що багато видатних людей з неслов’янських країн вважають ці ідеї утопічними, доходять до того, що розглядають вільну коаліцію різних націй слов’янської раси такою ж неможливою, як і з’єднання в єдине ціле всіх романських чи германських націй, на це можна відповісти, що якщо подібні коаліції неможливі в політичному плані, вони стають поступово фактом у плані моральному.

Німецькі письменники висвітлюють панславізм у Європі як утопію. І ось з якої простої причини: Австрія і Пруссія змушені законом самозбереження боротися з незалежністю слов’ян. Для того, щоб Німеччина була сильною, треба щоб животіли паралізовані і під вічною опікою Польща, Богемія і Угорщина. Ось чому німецькі кабінети в своїх офіційних газетах намагаються приховати від Європи справжні тенденції панславістів… Конфедерація слов’янських народів, зовсім незалежних, [розміщених] між Москвою і Берліном, Константинополем і Віднем, не буде до вподоби німцям.

Панславізм. Обойбрані доділки німців і слов’ян

Ось чому, повторюю, вони намагаються представити в Європі огидними панславістські ідеї. Стороння, чужа до слов’янських проблем, французька преса сліпо передруковує все, що їй преса з-поза Рейну пересилає в цьому питанні, і таким чином найбільш фальшиві ідеї оволодівають умами. (Robert С. Les deux panslavismes // Revue de deux Mondes. – 1846. – 1 Nov.)

Возрожденность іллірської народівщини Депре

…Ілліризм став політичною силою, Зрозуміло, що цей успіх є наслідком зусиль, які діяли набагато раніше. Однак, виходячи з цього, іллірійський рух не налічує більше п’ятнадцяти років. Серед південних слов’ян почуття раси є досить давнім; досить повно воно проявлялося тільки в той період, коли увага Європи, збуджена відродженням Греції і падінням Польщі, була прикута до расових питань, які німецькі письменники дискутували уже протягом певного часу. Частка участі в пробудженні ілліризму, певно, належить і Франції, яку охоче славлять на берегах Сави, де збереглись найкращі спогади про їх адміністрацію.

Повернувши частині давньої ілірійської території її первісну назву, Наполеон безперечно зачепив національні фібри сусідніх народів Адріатики, більше того, коли він пізніше визнав офіційною мовою цих провінцій ілірійську мову та потурбувався про видання газети в Далмації, як на ілірійській, так і на італійській мовах, а також державних законів – на французькій і національних мовах. Деякі вчені дуже зраділи появі великодушного володаря, і один з них навіть надрукував на початку граматики [708], виданої в Лайбаху в 1811 p., цілком у дусі Піндара оду, в якій імператора французів охарактеризовано як майбутнього відроджувача великої ілірійської нації.

Хотілося вірити, що після перемоги над Австрією і після повного визволення однієї частини Іллірії від німецького ярма, він завдасть кількох міцних ударів по Оттоманській імперії для того, щоб відібрати другу частину Іллірії і з’єднати її з першою. Це, по правді кажучи, йшло набагато далі планів Наполеона, та й тодішня Іллірія майже не була підготовлена одержати володіння, яке їй було б даровано таким шляхом: сплячка, в яку вона впала в 1815 p., красномовно про це свідчить. Та все ж таки створення іллірійських провінцій справило благодійний вплив на берегах Адріатики, примусило ці народи звернутися до самих себе. Для них ще й сьогодні все це є ніби щасливим сном, який вони намагаються опоетизувати. І марно їх переконувати, що в Наполеона майбутня Іллірія не існувала.

Національне збудження, яке відбулося слідом за цим першим і таким скороминучим відродженням і лірізму збіглося з турботами, що виникли в Європі спочатку в зв’язку з подіями в Польщі, а потім у Греції і які були так до речі, бо показали нехтувану задовго до цього важливість расових питань; ці події самі по собі не змогли б, можливо, привести до широкого руху серед кроатів [хорватів], якби не було спроб безпосередніх зазіхань на їх інтереси з боку угорців, які хотіли десь близько 1830 г. нав’язати румунам (Валахія),

Трансільванії і слов’янам півночі і півдня свою нац[іональ-ну] мову. Хорвати [кроати] прокинулись тоді, рішуче противлячись цьому; їхні муніципальні права, місцеві інституції були під загрозою; вони стали в оборону і боролись завзято за свої домашні вогнища.

Саме в цій боротьбі (та ще коли одна ідея веде за собою іншу ідею) запанувала серед них ідея національності.

Два чоловіки різних станів – гр. Драшкович, багатий і могутній магнат, і М. Гай – молодий плебей з гострим і дійовим розумом гаряче сприйняли кроатські справи. (Спогади Східної Європи. – «Revue de deux Mondes», 1847, 15 березня).

Іллірія. її давні і теперішні границі, народні падіння Г. Депре

Одна і та ж назва Іллірія служила для найменування дуже різних територій у різні епохи. Виходячи з найдавніших традицій можна сказати, що вона займала майже всі ті землі, які тепер займають Далмація, Чорногорія і Боснія, а з заходу підступала до Іонійського моря.

Населена племенами, які були весь час у русі, вона не раз вступала в боротьбу з Грецією і Македонією, вона наклала навіть на Амінтаса, батька Філіпа, контрибуцію; але Олександр уже стягав з неї контрибуцію. Потім прийшли римляни під приводом знищення піратства, яким іллірійці широко займались, доходячи навіть до берегів Італії. Зрештою вона стала римською провінцією; в часи Августа, після десятої з тих кривавих війн, які йому довелося вести, щоб її повністю підкорити. Іллірія обіймала, певно, землі між Адріатикою і західною границею сучасної Сербії, якщо брати з заходу на схід, і землі між Савою і Епіром, якщо брати з півночі на південь.

В часи імператора Костянтина цю назву мала одна величезна префектура між Альпами Юліенськими і Чорним морем, потім її було поділено між імперіями і зрештою вона помалу зникла під натиском варварів. У 1810 р. була ще французька Іллірія, план якої виник у Наполеона після угоди в Кампо-Форміо; це був додаток до Італійського королівства.

Маджари в сім часі Депре

Протягом багатьох років угорські газети, що виходять у Пешті, звинувачують Кроатію у тому, що вона є вогнищем змов; палкі промови лунають чотири рази в рік в кожному комітеті, мета яких накликати на іллірійців Аграма гнів імператора і короля, їх голосно звинувачують у тому, що вони намагаються розвалити Угорське королівство; шлють до Відня депутації, в завдання яких входить викласти кривду країни. Однак ці писання, іноді зроблені досить талановито, не приносять наслідків, промови не знаходять відгуку, депутатції не приймаються імператором. Австрійська політика – загадка для угорців і одночасно – криваве приниження. Народ, який не знаходить підтримки, жертва власних помилок, які підсилили цю боротьбу і навіть дали їй початок, він з тривогою запитує сам себе, які ще приховані неприємності криються для нього в цій протекції, яка надається ілірійцям усупереч угорським інтересам, чи не планується довести цю велику суперечку до крайніх меж. Угорці майже вірять у це. На щастя, вони ще вірять у самих себе; їх національна віра дає їм деяку розраду в час, коли їх охоплюють зловісні марення та приступи відчаю. (Souvenirs de l’Europe Orientale // Revue de deux Mondes. – 1847. – 15 Mars).

Український язик К.Робер

Русинська (рутенська) мова, на якій говорять 13 мільйонів найбільш здібних і розвинених слов’ян, могла б стати першорядною літературною мовою, але одночасово з російською мовою і польською вона з кожним днем втрачає свій грунт. (Les deux panslavismes. – Revue de deux Mondes. 1er Novembre).


Примітки

Записки з французького літературного і публіцистичного журналу «Огляд Старого й Нового світу» зроблено В. М. Білозерським з статей про панславізм французького письменника і славіста Р. Кіпріана, професора слов’янських мов і літератури, наступника А. Міцкевича на слов’янській кафедрі Колеж де Франс (Париж) та про відродження ілірійської народності французького письменника А. Депре. Французький вчений К. Робер виступив у пресі з заявою про «два панславізми» – літературний і політичний. Розділяючи останній на два підвиди – російський і західнослов’янський, він привертав увагу на особливу зацікавленість у цьому питанні німецької преси, що розпалювала ненависть до ідей панславізму, не бажаючи утворення нових незалежних слов’янських держав. Ця полеміка привернула увагу членів Кирило-Мефодіївського товариства, зокрема В. М. Білозерського.

708. йдеться про граматику («Pismenost»), видану 1811 р. першим словенським поетом Валентином Водником (1758 – 1819). На початку граматики було вміщено вірші «Ilirija ozivlejena», сповнені надії на відродження країни в національному дусі.

Подається за виданням: Кирило-Мефодіївське товариство. – К.: Наукова думка, 1990 р., т. 1, с. 374 – 384.